
Intriguée par l’histoire et le résumé, j’ai donc regardé « Le Septième Sceau »_film réalisé en 1957 par Ingmar Bergman.
Si le noir et blanc peut être une barrière pour certains et certaines, ce film est d’un tel régal esthétique pour les yeux que je vous suggère de vous laisser tenter.

L’histoire :
L’histoire est un anachronisme puisqu’elle se passe au XIVème siècle environ au moment où une épidémie de peste fait des ravages tandis que nos protagonistes Antonuis Block et son écuyer Jöns rentrent des Croisades_évènement historique qui renvoie plus du Moyen-âge. Ce décalage est intéressant et ne perturbe en rien son histoire et sa compréhension.
Une rencontre fatale
Lors d’une halte sur une plage, Antonuis rencontrent la Mort. Celui-çi la met alors au défi à travers une partie d’échec : tant qu’il résiste, il reste en vie. De là commence le chemin de nos héros perturbé par ce compte à rebours.

L’Apocalypse
Dans cette ambiance de fin du monde et de fin de l’humanité, Le Septième Sceau tient son titre d’une citation de l’Apocalypse selon Saint-Jean (Apocalypse égal : révélation de Jésus-Christ) :
Quand l’agneau ouvrit le septième sceau, il y eut dans le ciel un silence de près d’une demi-heure. Et les sept anges qui avaient les sept trompettes s’apprêtèrent à en sonner » (Apocalypse 6:1)
D’ailleurs, l’affiche sur fond rouge du film figurent sept silhouettes noires fait écho à cette citation de l’Apocalpyse.
Des questionnements métaphysiques
Le film est une invitation à l’introspection, à la réflexion sur la vie et la mort. Il questionne la foi et la volonté de Dieu dans tout ce que l’existence a de plus cruelle jusqu’à faire douter du sens de la vie même. Et Antonius et Jöns ne partagent pas les mêmes dilemmes. Jöns est plus sceptique et pragmatique, tandis que Antonius cherche à tout prix des réponses à ces questionnements métaphysiques. Pendant que Jöns parle avec un moine qui ne le convaincra pas, Antonius se confesse sans le savoir à la Mort :
« La mort m’a visité ce matin, nous jouons aux échecs. Ce délai me permet de vaquer à une affaire importante -quelle affaire ? -ma vie durant j’ai cherché, erré, discouru. Tout était dénué de sens, ça n’a rimé à rien, je le dis sans amertume ni contrition parce que je sais qu’il en est de même pour tous. Je veux utiliser ce délai à quelque chose qui ait un sens. -C’est pourquoi tu joues aux échecs avec la mort ? -C’est une habile tacticienne mais je n’ai encore perdu aucune pièce -Comment espères-tu la déjouer ? -Je jouerai avec mon cheval et mon fou. Mais elle n’a rien vu. Je détruirai l’un de ses flancs. »

Jof, le bateleur clairvoyant
Autre que le moine, ils vont croiser une sorcière, un acteur, un forgeron et sa femme et vont faire la connaissance d’un couple de saltimbanques avec leur bébé Mikhaël. La particularité de Jof est qu’il a vu la Vierge Marie et qu’il a des dons parapsychologiques de clairvoyance faisant de lui un être à part. Pourtant, Jof et Mia aspirent à une vie simple dans leur roulotte, sillonnant les villages pour exercer leur art. Ils se contentent de peu et sont heureux.

Échec et mat
Mais la peste continue ses ravages, la sorcière jugée responsable sera envoyée au bûcher laissant encore plus Antonius avec ses questions sans réponses. Quand la partie d’échec reprend et que Antonius s’incline face à cet « échec et mat », il restera, comme nous autres, sans réponses face à la Mort et ses secrets.

Par une nuit d’orage, la Mort frappe entrainant les hôtes abrités au château dans une danse macabre, Jof et Mia entendent de loin, Jof seul peut les voir et les entendre. Avec sa famille, ils continueront leur chemin vers la vie.

Le Septième sceau m’a littéralement happé. C’est un film introspectif à l’esthétique vraiment théâtrale, très travaillée au niveau de la qualité des plans. Quant au chevalier vous le reconnaissez ? Si évidemment : L’exorciste, Star wars, Shuter Island, Minority Report, le bazar de l’épouvante …. : Max von Sydow . Vous l’aurez compris, j’ai adoré.
Fiche Technique
Titre original : Det sjunde inseglet
Réalisation : Ingmar Bergman
Scénario : Ingmar Bergman
Distribution : Max von Sydow, Gunnar Björnstrand, Gunnel Lindblom, Bengt Ekerot, Nils Poppe, Bibi Andersson
Genre : Drame, historique, fantastique
Durée : 96 minutes
Date de sortie : 16 février 1957
Sources :
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