
« Beau comme un tracteur » est un film documentaire vraiment réjouissant tourné à Moisy, dans la Beauce, à 30 minutes de Blois environ. Cette commune française est située dans le département du Loir-et-Cher en région Centre-Val de Loire. Derrière la caméra, on retrouve Clara Beaudoux1, documentariste, autrice et journaliste. Elle réalise des courts-métrages, des vidéoclips musicaux et des créations sonores. Son travail est axé sur la mémoire, les lieux et les objets comme son enquête-documentaire Madeleine Projet2.
La Beauce en Beau(ce)-té !
Clara Beaudoux a grandi entre la campagne et les visites en ville avec ses parents pour aller aux musées. La réalisatrice a donc développé une idée sur le Beau à travers les œuvres d’art. Elle s’interroge sur la possibilité de trouver le Beau ailleurs que dans les musées en demandant à quelques Messiennes et Messiens des objets en leur possession qu’ils trouvent beaux. Pour beaucoup, ce sera un outil ou un objet ancien, hérité ou non de leurs parents.
Si quelques habitants de Moisy, dont un ami d’enfance de Clara Beaudoux (admiratif de William Blake), sont interrogés sur le Beau, le fil conducteur et personnage principal de ce documentaire n’est autre que Michel. Michel est son oncle agriculteur et il va aider sa nièce dans cette quête du Beau. Michel a conscience qu’il fait du cinéma et, d’ailleurs, il prend son rôle très au sérieux. Il est très impliqué et aussi tellement attachant. On suit donc l’infatigable Michel dont la journée commence toujours avec un café au dépôt de pain avant de prendre le volant de son increvable utilitaire. Entre ses travaux dans les champs ou dans son hangar, les discours à préparer pour les enterrements, devant la caméra, Michel évoque ce qui pour lui est beau : la nature, la lavande aussi belle qu’odorante, les éoliennes qui font partie du paysage, bien plus belles que des fils électriques. Des références à Van Gogh et à Miller, aux Glaneuses, entrent en résonance entre l’art des musées et la ruralité passée, toujours présente dans les mémoires grâce à l’art, mais aussi aux objets et à nos aïeux. Michel va même s’improviser preneur de son, faisant des bruits de son hangar une mélodie entêtante.
D’une durée de près de 50 minutes, ce documentaire est une véritable symphonie de la campagne, sans nostalgie. Il invite à réfléchir autrement au Beau et à créer des ponts entre l’urbain et le rural. Ce documentaire m’a fait réaliser que le Beau réside dans la simplicité, dans ces instants du quotidien que l’on prend le temps d’observer.
Merci à Clara Beaudoux pour cette belle idée de voir de l’art ailleurs, une invitation en Beau(ce)-té !
Merci à Clara pour cette belle idée de voir de l’art ailleurs.
A voir directement sur Arte Tv :
https://www.arte.tv/fr/videos/114663-000-A/beau-comme-un-tracteur
Ou sur la chaine Youtube d’Arte (disponible jusqu’au 16/06/2027)